|
Grand texte
Petit texte

Sabriye Tenberken (1970, allemande)
Pendant sa petite enfance, Sabriye
a souffert de difficultés visuelles,
diagnostiquées comme une dégénérescence de la rétine
menant à une perte accrue de ses capacités visuelles et une cécitétotale à l'âge
adulte. Malgré les difficultés prévisibles, ses parents
l'ont d'abord inscrite dans l'écolepublique avant d'être obligés
d'envisager le Marburg Gymnase pour aveugles et malvoyants à cause de
la détérioration progressive de sa vue. Comme elle ne savait
alors quasiment pas se débrouiller avec la cécité, elle
a participé à un cours spécial d'une année axé sur
l'apprentissage de techniques spécifiques aux aveugles, tels que le
Braille, l'apprentissage de l'utilisation des machines a écrire, la
mobilité, etc. Ce cours la prépara pour l'entrée au Gymnase.
A la fin de la 9e, ses professeurs l'ont recommandée pour le programme
America, dans lequel des aveugles et des malvoyants de plusieurs pays sont
préparés à l'entrée dans une université américaine
par des cours intensifs de langue, d'informatique, d'histoire et de littérature.
Ce programme, qui a eu lieu à Philadelphie, a duré toute une
année- une année très importante pour Sabriye, car elle
lui a permis d'apprendre, en s'intégrant- toute seule- à de nouvelles
situations dans un pays étranger, du courage et la confiance en soi.
Pendant ses dernières années de Gymnase, Sabriye a développé un
intérêt grandissant pour la philosophie occidentale et orientale
et elle se trouvait de plus en plus attirée vers les pays et les cultures
d'Asie Centrale. Comme elle aime voyager et qu'elle apprend facilement les
langues, elle a pensé étudier plus tard les langues et les cultures
de cette région. Après son baccalauréat en 1992, elle
a concrétisé ce désir en s'inscrivant à l'Université de
Bonn dans le département des Études d'Asie Centrale, avec une
spécialisation sur le Tibet et la Mongolie. Comme auparavant aucun étudiant
aveugle ne s'était inscrit à de telles études, Sabriye
ne pouvait pas s'appuyer sur les expériences des autres. Elle a donc
dû trouver ses propres méthodes de travail et c'est ainsi que
l'écriture tibétaine pour aveugles a été développée,
utilisant la méthode du Braille, qui a longtemps fait ses preuves en
Europe et aux États-Unis, tout en l'adaptant aux exigences syllabiques
de la langue tibétaine. Ainsi, les Tibétains aujourd'hui, qui
jusqu'ici n'avait pas d'écriture pour aveugles, peuvent aussi facilement
l'apprendre. Sabriye lit le tibétain dans le text avec l'aide d'un outil
appelé l'Opticon, un appareil fabriqué aux États-Unis
qui transpose des lettres en impulsions électriques et les projette
sur l'index de la main gauche. C'est l'Opticon, ainsi qu'un scanner, un ordinateur
et un synthétiseur de la parole qui lui ont permis de poursuivre ses études
avec succès - des études considérées difficiles
même pour des voyants. En dehors du tibétain, elle a étudié la
philosophie et la sociologie.
Dans la vie universitaire, Sabriye s'était engagée comme représentante
des handicapés dans le gouvernement des étudiants de l'Université de
Bonn pendant près de 2 ans. En Avril 1994, à son retour d'un
séjour de deux mois au Népal et au Tibet, elle a été élue
vice-présidente de cet organisme. Pendant l'été 1995,
elle est devenue membre au Sénat d'une commission de restructuration
qui, avec la création d'un programme de mise en valeur d'études
régionales à l'Université, a concrétisé ses
objectifs avec un programme axé sur l'Asie du Centre et du Sud-est.
Avec ses professeurs et co-doctorants, elle a participé à l'élaboration
de ce programme unique en Europe, dans lequel les participants suivent une
formation d'études culturelles contemporaines et des langues modernes
de la région. Les participants peuvent, en outre, se spécialiser
dans les domaines de l'économie du développement, l'agriculture,
la sociologie ou la géographie. Ce programme d'études a été adopté en
hiver 1995 et a été inauguré en 1997/1998.
Comme la langue chinoise est nécessaire pour ses projets d'avenir,
Sabriye a aussi participé à deux reprises à des cours
intensifs de chinois moderne au Sinicum Bochum. Pour ses recherches, elle a
voyagé entre mai et août 1997, de Beijing à Lhassa cherchant
particulièrement à voir comment vivaient les aveugles, surtout
dans les régions tibétophones.
Sabriye coordonne et conseille "Le Projet pour les Aveugles, Tibet".
Elle est responsable de la formation des professeurs et d'autres intervenants
et elle enseigne aussi aux enfants. Elle s'occupe également de la recherche
des fonds et de gérer la communication avec des sponsors et des organisations
officielles.
Paul Kronenberg (1968, néerlandais)
Depuis mai 1998, Paul travaille avec Sabriye Tenberken à l'élaboration
et la consolidation
du "Projet pour les Aveugles, Tibet". Il travaille également à temps
partiel pour la Croix Rouge Suisse à la construction d'un nouveau dispensaire à Shigatse
et d'un nouveau centre médical d'urgences. Paul a une formation technique
et il est diplômé en quatre disciplines différentes: la
mécanique, l'informatique, la technologie commerciale et les systèmes
de communication. En été, pendant ses études
universitaires, Paul a travaillé pour plusieurs organisations dans des
projets de développement en Afrique, en Europe de l'Est et au Tibet.
Paul Kronenberg est responsable pour tous les aspects techniques et de maintenance
au sein du Projet. Il forme aussi des étudiants à la comptabilité,
le travail administratif, et l'utilisation de l'informatique. S'occupant en
outre de la communication avec l'extérieur et de la recherche des fonds,
Paul dirige aussi la production de livres en braille tibétain.
|